SECURITE
ROUTIERE
INTRODUCTION
Les causes de l'insécurité routière sont de toute évidence multiples, sinon ce problème ne se poserait pas en ces termes et serait déjà résolu ! seule une analyse globale, mais précise du mécanisme de l'accident peut aboutir à trouver des solutions efficaces. La cause unique, tout comme la solution unique, voire simpliste, sont à écarter d'office et ne répondent ni à la complexité de l'être humain, ni à celle de l'évolution des techniques liées aux transports. Les solutions miracles n'existent ni dans la réalité, ni dans un esprit rationnel.
Les paramètres influant sur la sécurité routière peuvent se décomposer en sept grandes familles :
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Le
conducteur,
-
Les
cultures différentes,
-
Le
véhicule,
-
La
météo,
-
Le
réseau routier,
-
La
réglementation,
-
Les
services de Gendarmerie et de Police.
Nous ne nous intéresserons qu'à quelques-uns d'entre eux en démontant certains mécanismes de l'accident afin d'en identifier les causes principales. il sera ainsi possible d'intervenir sur chacune d'elles de façon optimum, même si ce n'est que dans une faible mesure, car c'est la somme dès ces faibles mesures cumulées qui va permettre une addition positive et le résultat escompté sur la sécurité.
Il nous a semblé nécessaire de mettre à jour l'ensemble des causes déclenchant l'accident, et cela le plus en amont possible de l'événement, afin de ne pas agir juste sur le dernier maillon de la chaîne, comme le font par exemple les contrôles d'alcoolémie, de vitesse, etc_ sur la route, et de façon plus générale la prévention de la dernière minute dans son ensemble. Car à ce niveau de contrôle, il est déjà presque trop tard et l'on ne peut de toute façon pas mettre un agent derrière chaque conducteur. Il faut donc déterminer de façon précise et très en amont quels sont les phénomènes intervenant dans la genèse de l'accident.
Dans ce but, nous avons mis à jour 24 causes liées directement à l'insécurité routière et auxquelles nous avons associé quelques propositions d'intervention :
LE
CONDUCTEUR
-
Formation
Elle nous semble très insuffisante pour permettre aux conducteurs de maîtriser leurs véhicules dans un grand nombre de situations qu'ils risquent de rencontrer, ceci du fait de l'absence dans la formation de :
-
conduite
sur glace ou sur neige,
-
conduite
à grande vitesse sur circuits,
-
mise
en situation avec les phénomènes d'aquaplaning,
-
notions
d'appui aérodynamique et des phénomènes de variation du
coefficient de portance en fonction de la vitesse.
Il
faut ajouter à cela :
-
une
faible compréhension des facteurs influant sur la tenue de route,
-
une
connaissance très moyenne de la mécanique, de son fonctionnement
et de son entretien (aucun exercice pratique à ce niveau).
Le programme de formation officiel présente encore trop peu d'heures de conduite pour que le conducteur puisse être attentif mais détendu au volant. De plus, quelque mois après l'obtention du permis, le nouveau conducteur se sent en confiance et surestime ses capacités. Ce phénomène, bien connu en aéronautique, se reproduit de façon cyclique dans la carrière d'un pilote et intervient à partir d'un certain nombre d'heures de vol. Ces cycles sont presque identiques pour tous les pilotes et coïncident souvent avec des incidents ou des accidents. Dans notre cas, il s'agit de déterminer quels sont ces cycles pour les conducteurs automobiles, afin de leur faire effectuer juste avant une révision sous forme de mise en alerte.
Si nous faisons le parallèle avec l'aviation, c'est que dans ce domaine la moindre défaillance n'est pas permise, sous peine de catastrophe immédiate, et que les outils adaptés à notre sécurité ont été trouvés. En effet, en aéronautique la formation a pour objet de maîtriser toutes les phases du vol mais aussi la mécanique du vol, la réglementation, la météorologie et la navigation entre autres. Ceci de façon à comprendre la machine que l'on pilote et à pouvoir évoluer en toute sécurité. Il n'est pas question de faire d'impasses sur la théorie ou sur la pratique d'une phase du vol (décollage, vol en atmosphère turbulente, vol en altitude, etc_)pour un conducteur d'automobile, cela devrait Ítre la mÍme chose. Pour cela il nous paraît logique et de bon sens de donner une formation adaptée à l'outil que l'on doit utiliser. Ce principe est pourtant appliqué dans la plupart des secteurs d'activité, mais dans une bien moindre mesure pour la conduite automobile !
Une formation plus complète rénovée et adaptée à l'automobile d'aujourd'hui devrait être étudiée pour se substituer à celle existante, le tout complété par une convocation à l'auto-école pour une révision de "mise en alerte " après quelques mois suivant l'obtention du permis. Cette dernière permettrait aux nouveaux conducteurs d'échanger leurs expériences, de les analyser et de ne pas rester désemparés face à des problèmes qu'ils auraient pu rencontrer. C'est un accompagnement dans l'apprentissage qui ne s'arrête bien évidemment pas au moment de l'obtention du permis.
-
Psychologie
La mauvaise connaissance de soi et des autres, tant au niveau des comportements en société qu'au niveau de la physiologie humaine, n'aide pas à anticiper les réactions des autres conducteurs et ne prépare pas à faire face à des situations de crise. Un minimum de connaissances dispensées par un psychologue nous semble être nécessaire.
-
Auto-évaluation
Par ailleurs, un phénomène pernicieux et trop courant est l'erreur dans l'auto-évaluation et l'auto-contrôle du conducteur, par manque d'expérience ou par auto-anesthésie. La fatigue, l'alcool, la drogue, etc... provoquent sur le cerveau, outre une vision plus restreinte et une diminution des réflexes, une diminution des capacités mentales de réflexion et d'analyse, alors que c'est ce même cerveau qui va évaluer son propre état. D’une certaine façon les sensations d'alerte sont anesthésiées, le jugement sera faussé et il va y avoir surestimation de ses propres capacités. Cette surestimation associée par exemple à une mauvaise météo et à une faible expérience de conduite va créer les conditions propices à l'accident. Des signes annonciateurs de cet état d'auto-anesthésie peuvent être toutefois repérés par le conducteur et c'est par l'apprentissage et par l'expérience qu'il pourra les utiliser à bon escient pour la sécurité de tous.
Mais parfois ces signes ne sont pas identifiables aisément car ils dépendent des situations et des individus. Il faudrait alors dans le véhicule avoir accès à un appareillage simple et objectif pour tester l'état de fatigue et les réflexes du conducteur. le résultat dû teste en lecture directe ne solliciterait pas l'interprétation du conducteur et serait donc sans équivoque.
-
Santé
et déficiences du système nerveux
l'absorption régulière de drogues diverses à fortes doses telles que l'alcool, provoquent à plus ou moins long terme une dégénérescence irréversible du système nerveux. Sans être sous l'emprise de ces drogues, à partir d'un certain seuil d'absorption dans le temps, la compréhension des phénomènes qui entourent la conduite n'est plus la même. Ralentie, parfois absente, la réflexion ne permet plus la conduite qui nécessite une coordination importante des réflexes et des prises de décision rapides. Sans être sous l'emprise d'une drogue, le conducteur peut paraître normal, mais en situation imprévue se comportera de façon irrationnelle. De plus, tant qu'il n'aura pas été sevré, le conducteur pourra à tout moment, en fonction de ses pulsions et quelle que soit la situation, absorber sa drogue. Le respect de la réglementation qui nécessite une compréhension et une volonté sera impossible car le propre de la drogue est de créer une inertie mentale et physique et d'annihiler en particulier la volonté. Aucune loi ne saurait l'influencer à ce moment-là.
Pour identifier les cas les plus dangereux et irresponsables, un dépistage sanguin nous paraît tout à fait approprié. Il peut mettre en évidence, par exemple, le caractère coutumier de prise d'alcool à fortes doses par une étude quantitative et la constatation d'une augmentation des gamma gt, des triglycérides et du volume globulaire des hématies.
Un point très positif agissant sur la prévention serait d'intégrer dans le programme du permis de conduire un module complet de formation sur les drogues et sur leurs effets pendant la conduite. Il devrait faire appel à des notions de médecine sur la physiologie humaine et sur les conséquences de la fatigue sur la conduite.
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Confrontation
aux dangers
Pour permettre aux conducteurs de se confronter aux pires situations et d'avoir une compréhension globale du problème " sécurité ", cette formation devrait être suivie d'une :
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Visites de centres de crashs tests pour une compréhension moins intellectuelle, mais plus visuelle et concrète,
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Visite de centres hospitaliers et dialogues avec des handicapés, accidentés de la route.
Cette prise de conscience très en amont ne peut certainement qu'avoir un effet dissuasif très efficace.
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Disparité
des conducteurs
Nous nous sommes proposé d'aborder le problème de la sécurité routière de façon globale et relativiste. En effet, tous les conducteurs n'ont pas les mêmes capacités, que ce soit au niveau des compétences, des connaissances ou des conditions physiques. De plus, les techniques de conduites diffèrent d'un individu à l'autre et représentent d'une certaine façon la personnalité de chaque conducteur. Dans ce contexte il est clair que la réglementation est comme un garde-fou pour donner un cadre de conduite aux individus, mais qu'elle ne peut en aucun cas envisager tous les cas de figure. Si elle s'y essayait, elle serait inapplicable tellement il faudrait envisager de combinaisons. Pour certains, les 130 km/h sur autoroute sont des limites bien au-delà de leurs possibilités et s'ils s'y risquent, ce sera sans aucune marge de sécurité. Pour d'autres ces 130 km/h sont largement en deçà de leurs possibilités. Certains conducteurs conscients de leurs limites adaptent leur conduite en fonction de multiples facteurs : fatigue, vision, météo, état de santé, etc_ personne ne peut à leur place décider, en connaissance de cause, s'ils doivent ou non à un instant donné prendre la route, pour quelle durée et à quelle vitesse, pour arriver sans encombre à destination. Même si certains tests et examens permettaient de le faire, c'est absolument inapplicable dans la réalité, tant les facteurs à prendre en compte sont nombreux. D’autant plus que, pour chaque individu, les cycles de conduites compatibles avec une sécurité maximale sont différents. pour certains une pause toutes les 2 heures n'est pas suffisante alors que pour d'autres c'est trop, et si l'on modifie leurs cycles de sécurité optimum, alors on se rapproche de l'incident ou de l'accident :
mais
-
Rouler à une vitesse inférieure à ses capacités augmente la durée du trajet et engendre la monotonie, le désintérêt et l'incident ou l'accident par inattention. Exactement à l'image des enfants surdoués qui dans un cadre éducatif standard, inadapté à leurs surcapacités, se retrouvent dans les derniers de leur classe. Reconnu par les spécialistes, le travail trop facile provoque leur ennui et leur désintérêt, à l'opposé de ce que l'on aurait pu attendre d'eux.
Contrarier les capacités de chaque conducteur dans un sens ou dans l'autre génère des conflits internes.
-
Chaîne
événementielle
En automobile comme en aviation, les accidents sont la cause d'une succession d'erreurs ou de négligences dont l'être humain est de toute façon à l'origine (même la panne mécanique est à l'origine de l'homme, soit en amont par mauvaise conception ou par mauvaise fabrication, soit en aval par mauvais entretien)un accident est toujours précédé d'un ensemble d'événements qui mettent en place la situation propice à celui-ci. Cette succession d'événements, appelée "chaîne événementielle ", commence très en amont dans la genèse d'un accident. Elle peut être cassée pour peu que l'on en connaisse les mécanismes. Ces derniers sont en général liés à une mise en situation où l'on travaille "aux limites" de plusieurs phénomènes, comme par exemple dans un vol de nuit, avec de mauvaises conditions météo, avec peu de carburant et avec un alternateur sur deux en panne. Tous les ingrédients de la catastrophe sont présents et il va suffire d'un simple déclencheur, panne électrique minime ou court-circuit, pour la provoquer, le pilote n'ayant ici plus aucune marge de manœuvre ni de sécurité. Faire un atterrissage en campagne, de nuit, sans éclairage, c'est la garantie de nombreuses victimes. Prolonger le vol dans ces conditions va inéluctablement augmenter de façon exponentielle le risque jusqu'au moment où les événements vont se verrouiller sur l'avion et où le crash sera inévitable, voire programmé (inconsciemment peut-être, mais programmé)dans cette situation , “la prise de décision" doit être immédiate par un déroutement pour "se poser au plus tôt " sur le terrain le plus proche. Il reste une très faible marge de manœuvre, mais elle existe, et seuls l'apprentissage et l'expérience peuvent permettre de l'utiliser pour s'en sortir.
Si nous avons pris cet exemple, c'est que les similitudes avec les accidents routiers sont importantes et que la "chaîne événementielle " est de toute façon toujours présente. Il faut apprendre au conducteur à l'identifier et à la casser par "la prise de décision".
LES
CULTURES DIFFERENTES
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On peut atteindre les objectifs de sécurité par différents moyens qui doivent, dans la mesure du possible, être cumulés afin d'atteindre un résultat optimum. Toutefois les cultures et les mentalités tiennent une part prépondérante dans les comportements des conducteurs et dans les accidents.
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Les anglais sont réputés pour être fair-play, mais sont aussi respectueux de l'individu. Leur style de conduite, tout comme leurs conceptions automobiles, font ressortir cet aspect bien particulier.
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Quant aux allemands, probablement les plus évolués tant en matière de construction automobile que de sécurité et de performance, ils sont suffisamment disciplinés pour accepter une certaine liberté sur autoroute en particulier. Les concept-cars qu'ils ont développés présentent de telles innovations, au niveau ergonomie et au niveau conception générale, que la sécurité ferait un bond en avant si leurs solutions étaient appliquées dès aujourd'hui. Dans ce domaine, leur domination est déjà bien avancée et sera probablement encore plus grande à l'avenir du fait de leur mariage avec Chrysler.
Le respect de l'individu et la discipline sont deux qualités dont l'absence est un frein certain à la sécurité. Changer les mentalités est probablement la tâche la plus difficile à réaliser. Nous retiendrons de cela que plus une population est évoluée, plus elle est libre.
LE
VEHICULE
-
Mode
de propulsion et agressivité
Les véhicules électriques sont, par expérience, moins stressants et d'une certaine façon presque calmants par rapport aux véhicules à explosion (diesel) ou à combustion (essence)ces deux derniers produisent du feu, des gaz, du bruit, des vibrations, des odeurs agressives. Il est donc relativement normal que le conducteur s'imprègne de cet environnement et qu'il s'adapte au milieu. Il y a là très certainement un lien étroit entre l'homme et la machine, et un échange d'informations qui agit sur l'agressivité via le subconscient. On est en général moins agressif une fleur à la main qu'avec un fusil. L'objet influe donc sur les comportements, d'où l'intérêt de faire des voitures intelligentes et déstressantes, ce à quoi nous nous employons dans notre approche novatrice de la conception automobile. D’une certaine façon, notre objectif est de mettre le fusil dans un écrin et l'écrin sous verre, pour neutraliser l'effet agressif de l'arme. Certains bureaux d'études allemands, Mercedes entre autres, ont certainement déjà pris conscience de cet aspect, et c'est pourquoi ils apportent un soin particulier à l'environnement proche du conducteur : grand confort, espace, bonne ergonomie, isolation phonique et vibratoire optimum.
Si l'on poussait l'analogie encore plus loin, on pourrait trouver une relation dans l'approche conceptuelle des constructeurs de véhicules nordiques tels que Saab et le comportement qu'ils induisent chez les utilisateurs, à la différence de ceux des pays du sud tel que l'Italie. La différence des comportements et des constructions automobiles est bien révélatrice de cet état de fait.
Ici une large voie d'exploration est ouverte : faire la voiture plus silencieuse, mieux isolée du compartiment moteur, plus confortable et surtout plus ergonomique pour diminuer les tensions et favoriser la concentration sur la conduite.
Cette réflexion nous amène à aborder la conception automobile et à y relever un certain nombre d'anomalies influant de façon négative directement sur la sécurité routière.
Résistance
structurelle
De véritables zones de sécurité indéformables dans les habitacles ne sont pas toujours prises en compte dans la conception de nombreux véhicules automobiles. Pour prendre un exemple, les Saab 900 disposent de série dans les montants de pare-brise et autour de l'habitacle d'un arceau tubulaire de sécurité, un peu à l'image de ce que l'on trouve en compétition, mais adapté à une utilisation normale. Avec une Saab 900 les tonneaux n'ont donc absolument plus le même impact sur la santé que ceux fait aux mêmes vitesses avec un véhicule qui ne dispose pas d'arceau. On pourra sortir indemne dans un cas, et mort ou blessé dans l'autre. Est-il normal que se soit l'état qui paie en assistance et en soins médicaux pour des lacunes de conception des constructeurs automobiles ? le coût d'un tel arceau n'est pas nul, mais si certains constructeurs en ont accepté les contraintes, pourquoi sont-ils les seuls ?
Résistance
des surfaces vitrées
Le film de plastique, qui a remplacé le mica, et qui est disposé en sandwich à l'intérieur du pare-brise pour éviter l'éclatement de ce dernier, n'est pas encore suffisamment solide pour éviter les bris de glace en cas de choc violent. Des matériaux tels que le polycarbonate ou d'autres films anti-chocs performants permettraient aux vitres et aux pare-brises de résister aux chocs dans des conditions très supérieures à ce que l'on connaît actuellement. En effet, le polycabonate utilisé pour certains verres de lunettes, dont une publicité met en exergue les qualités mécaniques face au choc d'une voiture, résiste à des décharges de chevrotine.
Tenue
de route
La tenue de route est un facteur déterminant pour éviter la perte de contrôle du véhicule. Pourquoi limiter à des valeurs ridicules le coefficient de déportance du véhicule, alors qu'en cas de freinage d'urgence, cette limitation va augmenter les distances d'arrêt ou bien provoquer un dérapage ou un tête à queue ? nous travaillons sur des dispositifs de gestion des forces de déportance afin d'augmenter l'appui aérodynamique lorsque le besoin pour la conduite s'en fait sentir.
Freinage
Il arrive aussi que certains véhicules disposent d'un système de freinage très moyen, pour ne par dire déficient par rapport aux autres modèles ou aux autres marques. Nous avons constaté que différents modèles était particulièrement dangereux lors de freinage d'urgence, avec un temps de réponse élevé suivi d'un blocage difficilement contrôlable des roues. Cela dénote une rigueur insuffisante dans la conception du véhicule.
Rattrapage
des défauts conceptuels
Certains constructeurs utilisent des moyens électroniques pour masquer ou rattraper des défauts conceptuels au niveau de la tenue de route entre autres. Tous ces dispositifs compliquent le système "véhicule automobile " et, par le fait de la multiplicité des systèmes, va générer des probabilités de pannes plus importantes et aux conséquences encore plus critiques, puisque ces systèmes interviennent sur la tenue de route, donc sur la sécurité. Faire simple est aussi synonyme de sécurité.
Air-bags
De plus, les air-bags, véritables bouées de sauvetage, présentés (en particulier dans une publicité par le top modèle Claudia Schiffer) comme mettant les utilisateurs de ces systèmes à l'abri des conséquences d'un accident, peut inciter certains utilisateurs à beaucoup moins de prudence, comme nous l'avons constaté à notre grand étonnement. Se sentant rassurés, ils prennent beaucoup plus de risques au détriment des autres automobilistes. Ce cas n'est pas isolé et a de quoi laisser tout un chacun très perplexe.
Eblouissement
Nous avons constaté que de nuit, l'éblouissement des phares lors d'un croisement entre deux véhicules augmente la fatigue, mais aussi le risque d'accident, de façon très notable. Ce problème se pose surtout sur les routes où il n'y a pas de séparation entre les voies. La solution que nous préconisons est de disposer des filtres polarisants orientés presque verticalement sur les phares et de disposer dans l'épaisseur du pare-brise une autre feuille de film polarisant orientée par contre horizontalement. Le croisement à 90 ° (entre horizontale et verticale) de ce type de film empêche toute traversée de la lumière. Un léger décalage, par rapport à un croisement à 90°, laisse passer un léger flux lumineux.
Motricité
La tenue de route et la conduite de véhicules à traction avant, à propulsion ou à quatre roues motrices n'est pas du tout la même. Chaque cas nécessite un apprentissage qui est à ce jour inexistant (c'est le conducteur qui apprendra seul) et un temps d'adaptation pendant lequel le risque d'accident est élevé. Une formation devrait être obligatoire d'autant plus qu'entre la conduite sur route mouillée et sur route sèche, les qualités routières s'inversent en fonction du mode de propulsion : une propulsion (roues arrières motrices) a une bien meilleure tenue de route sur le sec qu'une traction avant ; par contre une propulsion a une assez mauvaise tenue de route sur le mouillé par rapport à une traction-avant. a ce niveau, les pièges sont nombreux : d'ou la nécessité d'une formation adaptée.
Auto
trompeuses
Les voitures peuvent être trompeuses, car trop rassurantes par leurs motorisations de plus en plus performantes, par leur reprise, par leur souplesse, par leur légèreté et par l'accumulation de systèmes de sécurité de plus en plus vantés. Elles sont en fait moins solides que leurs aînées car elles sont conçues avec des tôles moins épaisses, pour faire des économies de matière, et ont des dimensions plus réduites pour certaines. Tout cela limite l'absorption d'énergie en cas de chocs et, au-delà d'un certain seuil, la mort des passagers et du conducteur est programmée. Cette tendance est malheureusement générale même chez Saab qui est pourtant la référence en matière de sécurité. La taille de la voiture devrait en fait être calculée en fonction de sa masse et de sa vitesse de roulement. Plus on roule vite, plus la voiture doit présenter un long coffre arrière et un long capot avant afin d'absorber le plus d'énergie possible et limiter d'autant le nombre de " g ". a 130 km/h, une petite citadine avec le plein d'essence, de passagers et de bagages dans un carambolage autoroutier, va présenter probablement cruellement ses faiblesses aux sauveteurs.
Instabilité
Certains véhicules présentent une instabilité à partir d'une certaine vitesse, due en général à un délestage des trains roulants. Dans ce cas, c'est la forme du véhicule qui génère une force de portance alors que cela devrait être une force de déportance. Le véhicule semble flotter et peut devenir dangereux même en dessous de 130 km/h. d'autres véhicules présentent au contraire une très bonne stabilité bien au-delà des vitesses autorisées. Cette constatation nous amène à une réflexion sur la :
Disparité
des véhicules
Le parc automobile français présente une grande disparité. Certains modèles peuvent évoluer dans des conditions climatiques difficiles en toute sécurité, d'autres sont plus adaptés aux grandes vitesses. Mais ce n'est pas le cas de tous les modèles et pour certains, qui ne sont malheureusement pas une minorité, les dangers sont réels lorsque les véhicules sont utilisés dans certaines situations. Ces dernières peuvent être : route mouillée, vent latéral, vitesse trop élevéeù dans une de ces situations (au moins), ces véhicules présentent un véritable danger du fait de leur instabilité, de leur mauvaise tenue de route, de leur faible capacité d'évitement d'obstacle ou de leur freinage déficient, et cela dans des conditions d'utilisation normales. Ces véhicules " au rabais " peuvent être récents ou anciens, il n'y a pas de véritables règles. Des modèles de plus de 20 ans peuvent présenter des qualités dynamiques bien supérieures à celles de certains véhicules actuels. L'homologation du service des mines tout à fait nécessaire ne devrait pas dispenser les constructeurs d'établir, sur une sorte de manuel d'utilisation, des indications sur les limitations et le comportement du véhicule dans différentes conditions météorologiques et d'utilisation. informer le conducteur sur les réelles qualités routières de son véhicule, c'est lui éviter de s'en rendre compte seul à ses dépens dans une situation critique. Il est évident que rouler sous la pluie battante à 110 km/h avec certaines voitures à propulsion est un exercice dangereux en cas de freinage d'urgence. Les systèmes abs et autres dispositifs électroniques d'assistance aux freinages aident grandement dans ces situations, mais augmentent légèrement les distance de freinage par rapport à un bon conducteur qui, sur le même véhicule, n'en disposerait pas. D’autres véhicules tels que certains modèles à quatre roues motrices présentent une sécurité excellente bien au-delà des conditions normales d'utilisation et de vitesse autorisée. Cette différence au niveau des véhicules se retrouve aussi dans les compétences et dans les capacités des conducteurs.
Camions
de tous les dangers
La circulation des camions est un facteur prépondérant dans les accidents routiers et, du fait de leur gravité et de leurs conséquences, font souvent la une des informations. Que se soit le mauvais entretien, la surcharge ou le nombre des heures de conduites non respectées, l'insécurité est permanente et l'angoisse de doubler ou de croiser un camion a pénétré la conscience collective ! de plus, la sous-motorisation de certains camions ne permet pas aux routiers d'adopter une vitesse stable et constante, d’où des dépassements lents et dangereux entre eux-mêmes s'ils sont parfois interdits. L'interdiction ne résout pas tous les problèmes comme on aurait pu s'y attendre et la répression ne semble l'améliorer que faiblement.
Nous avons la conviction que :
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Une puissance minimum par unité de masse du camion à pleine charge devrait être établie par les constructeurs et réglementée. Ex : un camion de 20 tonnes de ptc, d'une puissance de 450 cv donnerait 20 000 kg/450 cv = 44, 44 kg/cv. un seuil minimum obligatoire en kg/cv devrait être établi pour permettre au camion de s'adapter à la vitesse et au flot de la circulation routière.
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La concurrence qui joue sur ce secteur et la faible compétitivité des entreprises françaises incite les patrons à enfreindre les règles de base de la sécurité. Redonner à ce secteur les moyens d'être compétitif, c'est faire un grand pas vers la sécurité. Cela ne pourra probablement pas se faire sans allégement fiscal de type défiscalisation du gasoil ou autre subvention.
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Le " ferroutage " (camion par le train) est probablement aussi une solution de sagesse (adoptée par les suisses) qui veut qu'on utilise en premier les structures existantes. Un tarif adapté et compétitif fait aussi partie de la réussite de cette option.
La technologie pourra nous apporter certainement des solutions concrètes avec la conduite automatique sous surveillance du chauffeur. En attendant, envisager la conception des camions avec une approche plus sécuritaire et plus aérodynamique nous semble une évidence. En effet, en cas de choc frontal, le chauffeur ne dispose d'aucune véritable protection, du fait de l'avant tronqué des camions. L'énergie du choc sera donc absorbée par la cabine du conducteur et par ce dernier pour son plus grand malheur. Des solutions mieux étudiées et plus efficaces que les simples barres anti-encastrement devraient équiper tous les camion telles des jupes circulaires renforcées. En effet, les véhicules de tourisme sont pris en sandwich entre le sol et le ch‚ssis du camion pesant plusieurs tonnes et sont par conséquent complètement aplatis. Quand on connaît l'énergie à dissiper par un choc à 90 km/h d'un camion de 20 tonnes, on prie avant d'en approcher un ! elle correspond en effet au choc d'une voiture de tourisme roulant à plus de 400 km/h (sans compter l'énergie cinétique emmagasinée par les roues du camion)†pour être aussi dangereux qu'un camion, il reste tout de même aux automobilistes 270 km/h de marge ! dans le cas d'un camion de 35 tonnes, plus couramment croisé sur autoroute, L'énergie à dissiper par un choc à 90 km/h correspond au choc d'une voiture de tourisme roulant à plus de 530 km/h. la marge est ici de 400 km/h part rapport aux vitesses maximum autorisées en France ! ! !
LA
REGLEMENTATION
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Rétroactivité
impossible
La méthode qui consiste à intervenir sur un événement après qu'il se soit produit a peu de chances de changer la nature de l'événement. Cette logique est implacable et il est nécessaire de la prendre en compte dans les nouvelles réglementations routières. En effet, ces dernières qui visent à diminuer l'insécurité routière se sont surtout concentrées à intervenir après que les événements se soient déroulés (mis à part certain moyens de prévention) en sanctionnant à posteriori les accidents avec conduite en état d'ivresse, excès de vitesse ou prise d'une drogue, etc... Cette méthode qui semblait être la bonne n'apporte toutefois pas les résultats escomptés ; il semblerait donc judicieux d'explorer d'autres voies. De plus, sur certaines infractions commises par des conducteurs de bonne foi, l'effet dissuasif de la sanction est nul puisqu'ils n'avaient pas conscience d'en commettre une.
-
Une
réglementation rationnelle
Pour que les règles soient respectées, il faut que les usagers comprennent leur importance et le parti qu'ils peuvent en tirer : ce que cela peut leur apporter au niveau sécurité en particulier. Suivant ce principe, si des règles sont établies arbitrairement ou même simplement avec quelques contradictions, alors les usagers vont se désimpliquer et juger eux aussi arbitrairement ces règles comme " non efficaces ". ces dernières ont été prises en défaut et les automobilistes vont donc avoir une emprise sur elles par leur jugement. Une telle réaction est tout à fait normale dans l'esprit d'un individu équilibré. Si vous constatez que quelqu'un vous ment, vous aurez à l'avenir du mal à lui faire confiance et, lorsqu'il dira la vérité, vous hésiterez et l'accident sera peut-être au rendez-vous. Un cas d'école amusant est le propos tenu par un présentateur lors d'un journal d'information télévisé, qui a dit en substance, concernant la réglementation routière : " on respectera mieux les règles lorsqu'elles auront un sens ". ce "phénomène des extrêmes " peut se comparer à celui d'un pendule ou d'une balance qui, lorsqu'on lui fait quitter sa position d'équilibre, oscille alternativement vers des positions extrêmes.
Plus il y a de contraintes dans un système où l'homme est présent, plus des réactions d'anti-contraintes vont se libérer comme on l'a vu, pour ne citer que quelques exemples frappants, dans la Révolution française, ou la résistance à l'occupant pendant la seconde guerre mondiale. on peut constater que ce sont souvent les réactions d'anti-contraintes qui l'emportent finalement ! les Etats-unis se sont fourvoyés dans une impasse en appliquant une réglementation tellement contraignante que l'on voit s'y développer des réactions disproportionnées d'hyper-violence quotidienne, avec une escalade entre délinquance et répressions allant même jusqu'à fabriquer des délinquants qui n'en étaient pas à l'origine.
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Réglementation
et nivellement
La réglementation actuelle vise un nivellement médian des vitesses et de l'alcoolémie au volant. En admettant que les réglementations soient respectées et en prenant le cas le plus défavorable, cela laisse une partie de la population automobiliste libre de dépasser ses compétences de conduite dans des véhicules dangereux. Et d'un autre côté, en prenant le cas le plus favorable, on se retrouve dans une configuration de véhicules très sûrs, conduits par des conducteurs sur-compétents pour les limites maximum autorisées.
Cet exemple montre que dans le premier cas, la sécurité n'est pas atteinte, et qu'on aurait tendance à niveler les réglementations vers le bas pour ne pas que les capacités des conducteurs soient dépassées. Pour que ce système soit efficace, il faudrait que les règles soient respectées, ce qui n'est concrètement pas le cas pour, entre autres, les raisons énoncées en 23)de plus, le nivellement par le bas tend vers un blocage de la circulation et ne va pas dans le sens de l'usage d'une automobile dont la fonction même est de permettre la circulation ! d'autres problèmes apparaîtront immédiatement, tels que le sous-aménagement du territoire. En effet, une simple limitation des vitesses provoque une diminution des débits, donc une augmentation des embouteillages (de la pression) provoquant elle-même une augmentation de la durée des trajets, donc une augmentation de la fatigue, etc... et l'on se rapproche de situations critiques, voire de l'accident. L'analogie avec la mécanique des fluides et les écoulements laminaires-turbulents est assez troublante et n'est peut-être pas anodine.
De plus, ces sur-limitations provoquent aussi un phénomène de désapprentissage de la conduite et d'ennui, comme c'est le cas aux Etats-unis. Les contraintes sont telles que l'automobiliste ne peut plus conduire véritablement son véhicule en sentant ses réactions, il n'a donc plus la compréhension quotidienne, par la pratique, des phénomènes liées à la conduite (tenue de route, adhérence, etc...) donc à la sécurité. Il respecte simplement des règles qui, en cas de situation imprévue et hors norme, ne lui permettront pas d'utiliser ses compétences de conduite pour échapper à l'accident car ce type de conduite est déqualifiant.
De plus, et c'est un point crucial, les réglementations existent pour gérer des situations normales alors que l'événement qui précède un accident n'est jamais une situation normale. Ces réglementations n'ont pas été dictées pour gérer l'incident mais pour éviter dans la mesure du possible l'accident. Quand les concours de circonstances font que l'on se rapproche d'une situation de crise où le danger est trop proche, ces réglementations sont inapplicables : pour éviter qu'un véhicule b en perdition ne vienne provoquer un choc violent à l'arrière d'un véhicule a, ce dernier peut devoir brûler un feu rouge (en toute sécurité il se doit) pour dégager la voie au véhicule b ! un dérapage imprévu en virage n'est pas dangereux en soi : c'est la réaction du conducteur qui l'est et qui provoquera ou non l'accident. contre-braquer, freiner, accélérer, etc..., les choix et les combinaisons sont multiples et ne s'improvisent pas.
Il serait donc nécessaire d'établir des règles de gestion de l'incident : c'est le but de la formation. Apprendre à gérer l'incident pour qu'il ne se transforme pas en accident. Une réglementation trop lourde, trop complexe ou trop restrictive peut inciter le conducteur à une concentration plus importante sur la réglementation elle-même que sur la conduite. On respecte des règles mais plus la sécurité !
D’un autre côté, dans le deuxième cas, un nivellement par le haut (limites maximum élevées) autorisant par exemple des vitesses ou un taux d'alcoolémie élevés peut laisser croire aux automobilistes qu'ils sont capables de rouler vite et en état d'ivresse, ce qui serait une grave erreur.
L'application d'une règle identique pour tous ne peut pas se faire dans de bonnes conditions lorsque la disparité des personnes et des objets auxquelles elle s'applique est trop importante. Cela nous semble être le cas dans le domaine automobile.
Le "tout répressif" adopté par les Etats-unis génère d'autres problèmes comportementaux à plus ou moins long terme, qu'il serait trop long de développer ici.
Nous pensons, que dans une société équilibrée et évoluée, la plus grande finesse d'un gouvernement dans l'exercice du pouvoir est de faire respecter les règles de la vie en société sans donner aux populations l'impression de subir des contraintes.
L'objectif est donc d'apprendre au conducteur à connaître ses limites et à ne pas les dépasser.
LE
COUT DE LA SECURITE
Sécurité
= Créations d'entreprises
Comme vous l'aurez constaté, c'est l'aspect formation qui revient de façon prépondérante dans notre analyse, même si d'autre mesures d'importance ne sont pas à négliger. Pour répondre à cette attente nous avons imaginé des structures indépendantes de l'état, donc privées mais agréées par lui, au même titre que les centres de contrôles techniques le sont, afin de dispenser l'enseignement nécessaire à la sécurité. Cet enseignement payant serait obligatoire pour tous et dispensé en priorité aux personnes les moins bien formées. Ces dernières seraient sélectionnées par le biais des assurances sur les critères de malus, le principe du bonus malus nous semblant être une très bonne évaluation des capacités des conducteurs. Les plus dangereux (ayant le malus maximum) passeraient en premier les moins dangereux (ayant un bonus maximum) passeraient en dernier. Ceci permettrait d'une part, de réguler le flot des stages pour éviter tout engorgement et, d'autre part, d'optimiser l'efficacité de ce dispositif en s'attaquant en priorité aux plus dangereux. Ces stages pourraient avoir plusieurs niveaux et plusieurs thèmes. Ils ne seraient pas sanctionnés par un examen mais par un contrôle permanent de l'apprentissage. Une attestation de fin de stage mentionnant les capacités et les lacunes suffirait à orienter les nouveaux apprenants vers un nouveau stage ou vers la conscience de la nécessité d'une conduite prudente. Sans entrer dans le détail d'un tel dispositif qu'il serait ici trop long d'exposer, nous sommes convaincu que son application serait extrêmement bénéfique.
En effet, outre l'incidence positive sur la sécurité, c'est aussi la création d'entreprises qui serait stimulée par ce biais, en permettant à un nouveau marché de se développer. L'emploi y est directement lié et les retombées en seront probablement très positives. Tout comme dans la conception aéronautique et automobile, nous avons ici développé un concept multifonctions : un système permet de répondre à plusieurs besoins dont la sécurité et l'emploi en particulier.
L'investissement financier de l'état dans une telle entreprise serait quasi nulle car les entreprises de formation doivent être autosuffisantes et rentables. Seul quelques rajouts aux questions à choix multiples de l'examen du permis de conduire seraient nécessaires. Toutefois, ces contraintes supplémentaires peuvent être mal comprises et mal acceptées par les automobilistes si elles ne sont pas accompagnées d'un ensemble de mesures visant à les compenser. Ces compensations doivent se faire au profit d'une plus large liberté et d'une plus grande confiance accordée aux conducteurs, ce qui est logique puisqu'on leur demande d'être plus compétents. Ces mesures permettront un juste équilibre entre contraintes et libertés.
POLEMIQUE
A travers l'exemple qui va suive, nous nous sommes posé différentes questions :
Est-ce que le contrôle de vitesse de m.X à un instant T va empêcher l'accident de se produire à ce même instant T ? certainement pas, puisque :
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A cet instant T, que l'on peut dire égal à la durée du contrôle de vitesse (quelques secondes), les probabilités de voir se produire un accident sont véritablement nulles vu la faible durée du contrôle (si tel n'était pas le cas, cela pourrait vouloir dire que c'est le radar par sa présence qui à provoqué l'accident !).
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Lorsque le radar précède l'interpellation de plusieurs kilomètres, les probabilités de voir se produire un accident entre la position du radar et l'interpellation sont aussi quasi nulles vu les faibles distances.
L'effet du contrôle de vitesse est donc nul à ce niveau. mais le contrôle de vitesse a-t-il un effet dissuasif (sur le fait de rouler au-delà des vitesses autorisées) à plus long terme ? certainement, mais pendant une période P dont la durée reste à déterminer de manière d'autant plus hasardeuse qu'elle reste propre à chaque individu ! quels sont les véritables effets de dissuader ces conducteurs de rouler au-delà des vitesses autorisées pendant la période P ? ils sont certainement multiples. Diminuer la vitesse, c'est amoindrir la gravité des accidents et en empêcher certains de se produire. Mais c'est aussi augmenter le temps de conduite et le temps passé dans des zones à risque, donc augmenter les probabilités d'accidents. C'est en partie pour ces raisons que le bilan des limitations de vitesses sur la sécurité est assez mitigé. Si l'on considère que les conducteurs sont seuls responsables de leur véhicule, le contrôle de vitesse va-t-il les dissuader d'avoir un accident ?
A ce niveau de raisonnement, l'on commence à diverger de l'objectif initial qui est la diminution des accidents et non pas la limitation des vitesses. En effet, on considère que la vitesse est la cause de nombreux accidents, ce qui paraît a priori vrai. Le lien entre la vitesse et l'accident semble à première vue tellement évident à tous qu'il a probablement été établi de façon trop subjective. Après réflexion, ce lien nous paraît trop simple et unique, ce qui est contraire au principe de la " chaîne événementielle ". cette dernière ne peut pas être remise en cause car elle est fondée sur l'analyse et sur l'expérience, et a déjà prouvé toute sa véracité. Pour se convaincre de la validité de ce raisonnement, il suffit de prendre l'exemple le plus flagrant : l'accident dans le brouillard généralement pris comme exemple d'une cause liée à la vitesse excessive. Mais on ne peut pas attribuer toute la responsabilité de l'accident à un seul facteur : l'origine est toujours multifactorielle. dans ce cas de figure, l'accident est lié au manque de visibilité dont l'origine peut être : absence ou défaut des feux antibrouillards avant, mauvaise vision nocturne due à une dégénérescence des b‚tonnets de l'œil, présence de brouillard givrant (quelle que soit la vitesse, le tête à queue est garanti), éblouissement dû au croisement d'un véhicule venant en sens inverse engendrant une persistance rétinienne, fatigue trop importante pour gérer une conduite dans cet environnement, mauvais balisage de la route, Absence d'informations précises sur la météo et l'état du réseau routier, rétroviseurs mal réglés, phares mal réglés, feux de position défectueux, feux arrière antibrouillard défectueux ou absent, camions mal signalés (la réglementation concernant la signalisation des camions par temps de brouillard est très insuffisante, l'intensité et le nombre des feux antibrouillard arrière devraient être revus à la hausse), mais aussi vitesse trop élevée, bien entendu !
Cependant, c'est encore sur le dernier maillon de la chaîne événementielle que l'on veut agir alors qu'il est déjà trop tard : l'accident est déjà en quelque sorte programmé. Aux Etats-unis, cependant, la vitesse est très limitée et contrôlée. On peut considérer que vu les peines encourues, les limitations sont très respectées, ce qui est relativement vrai dans la pratique. (Sauf pour ceux qui sont dans une logique de délinquance quotidienne autre que celle liée à la réglementation routière)en Allemagne, certains axes sont sans limitations et, lorsqu'il y en a, elles sont aussi largement respectées. Ces deux pays, opposés dans les extrêmes au niveau de la réglementation de la vitesse et au niveau des vitesses moyennes constatées (c'est là le plus important) doivent faire face l'un comme l'autre à des problèmes de sécurité routière. Faire varier la variable vitesse n'a donc aucune action directe sur la sécurité. La vitesse n'entre pas comme paramètre principal dans l'équation de l'accident. Des causes plus en amont doivent être recherchées et il serait trompeur de s'arrêter encore une fois sur le dernier maillon de la chaîne événementielle. La vitesse ne doit pas être considérée comme un facteur déclenchant, contrairement à certaines apparences (même si parfois cela peut être le cas), mais comme un facteur aggravant, du fait de l'énergie cinétique accumulée qui croît avec le carré de la vitesse : un choc à 127 km/h est deux fois plus grave qu'un choc à 90 km/h. on constate que les évidences sont souvent à remettre en question à la lumière d'une analyse détaillée fondée sur l'expérience et la pratique.
CONCLUSION
Il nous apparaît qu'un certain nombre d'excellents dispositifs déjà en place ont permis des améliorations très notables, même si elles ne sont pas toujours visibles. Ces dispositifs ont probablement évité une aggravation plus accentuée des accidents routiers.
En
font partie entre autres :
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La conduite accompagnée : les assureurs l'on compris et diminuent les primes dans ces cas de figure,
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Le contrôle technique obligatoire,
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Le dialogue avec des handicapés de la route,
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L'approche du code et de la conduite pour les jeunes enfants.
Il nous semble qu'il serait dommage de s'arrêter en si bon chemin.
Quand l'ensemble des mesures possibles pour la sécurité routière auront été prises, le nombre d'accidents tendra inévitablement vers une asymptote, le risque nul n'existant
pas. Même si la technologie et la réflexion nous apporteront des solutions d'avenir, on ne pourra pas faire autrement que d'accepter cet état de fait, sachant que certains accidents
seront encore malheureusement mortels. |